L’objectif de ce projet est de tester in situ la méthode de mesure du bois mort mise au point par Van Wagner (1964).
Cette méthode, dite d’échantillonnage linéaire permet d’estimer un volume de bois mort au sol à partir de transects d’une longueur donnée. Concrètement, il s’agit de mesurer le diamètre des pièces de bois mort qui interceptent une ligne fictive mise en place pour l’échantillonnage. Selon la précision souhaitée, la longueur de cette ligne varie.
L’avantage de cette méthode est qu’elle ne nécessite que le diamètre interceptant la ligne, la longueur des pièces de bois mort n’intervient pas. C’est ce principe, du moins partiellement, qui est utilisé dans le protocole des Réserves Naturelles de France (Bruciamacchie, 2002).
Nous avons ajouté à cette méthode des placettes circulaires, à rayon fixe de 9 mètres (8,92 m pour une surface échantillonnée de 250 m²), situées à 36 m de chaque extrémité de transect. Dans ces placettes, nous mesurons le bois mort sur pied dont le diamètre est >10 cm et la hauteur > 1.30 m, en distinguant les arbres entiers des arbres cassés.
La finalité de ces mesures est d’étudier l’influence du volume de bois mort au sol et sur pied sur d’autres paramètres écologiques, et notamment sur la diversité des groupes végétaux (plantes, lichens, mousses,…).
Dans cet objectif, la station de recherche a fait appel à différents spécialistes des mousses et lichens, parfois extérieurs à l’Université de Varsovie, pour mener les inventaires de terrain (et l’identification des espèces).
Cette méthode, intéressante, nécessite néanmoins pas mal de journées de travail de terrain. Cependant, sa réalisation est assez aisée une fois deux concepts maîtrisés :
- Les classes de décomposition du bois mort, qui peuvent être enseignées en quelques heures sur le terrain.
- L’identification de l’essence en décomposition. Cette étape, plus délicate, nécessite d’assimiler certains indices pour identifier les espèces (écorce, branchaison, structure macroscopique du bois,…). Plus le bois est décomposé, plus la classification est délicate et évidemment cela devient parfois impossible d’arriver jusqu’à l’espèce. La distintion Résineux/Feuillus est cependant toujours franche et facile.
La progression est parfois rendue compliquée par la présence de nombreux bois morts au sol |
Mesure de hauteurs à l'aide du Trupulse (c) |
Une fois ces deux clefs de détermination maîtrisées, ce genre de relevés peut typiquement être réalisé par des groupes d’étudiants.
Ils n’accumuleront que peu d’erreurs sur la mesure et apporteront une force de travail non négligeable. De plus, la grosse lacune des recherches sur le bois mort est l’absence de suivi sur le long terme. Effectuer ce type de campagne de façon annuelle dans le cadre d’une formation universitaire s’avérerait intéressant (notamment dans la Réserve Biologique Intégrale).